Un coup de pouce pour le portefeuille des retraités
Les marchés boursiers traversent une période de fortes turbulences, et beaucoup de retraités sont inquiets pour leurs placements. Le gouvernement fédéral a toutefois annoncé une mesure qui va leur donner un peu d’oxygène, en réduisant le montant minimum à retirer de leurs FERR.
Voyant leurs épargnes diminuer à cause de la chute des marchés boursiers, plusieurs retraités se demandent s’ils vont avoir suffisamment d’argent pour vivre confortablement jusqu’à la fin de leurs jours. En période de forte volatilité, il existe heureusement plusieurs stratégies que l’on peut mettre en place pour réduire l’impact sur ses placements.
De plus, le ministre des Finances du Canada a annoncé que pour 2020, le retrait minimum annuel dans les fonds enregistrés de revenus de retraite (FERR) serait réduit de 25 %.
Qu’est-ce que cela signifie concrètement pour vous ?
Révision à la baisse
Le FERR est en quelque sorte le prolongement du REER. L’année où l’on atteint ses 71 ans, on doit cesser de cotiser dans celui-ci et commencer à retirer les sommes qui s’y trouvent. Pour reporter l’impôt que l’on aurait à payer, on peut toutefois convertir ses REER en FERR, mais il faut retirer une somme minimale chaque année qui, elle, sera imposable.
Le montant du retrait est calculé en fonction d’un certain pourcentage de l’actif. Plus on avance en âge et plus ce montant augmente. Selon les règles qui prévalaient en 2019, il faut par exemple retirer 5,28 % du FERR à 71 ans, 5,40 % à 72 ans, et ainsi de suite jusqu’à un maximum de 20 % à partir de 94 ans et pour les années suivantes.
« Avec la nouvelle mesure, cela signifie qu’une personne de 80 ans qui aurait dû retirer 6,82 % de son FERR en 2020, n’aura plus à décaisser que 5,12 % au minimum, soit 1,7 % de moins », explique Jean-Philippe Vézina, planificateur financier et fiscaliste pour l’équipe de Jean-Maurice Vézina.
Prenons l’exemple d’une retraitée de 80 ans, Louise, qui possède un FERR de 250 000 $. Elle retire 1420 $ par mois, soit un montant annuel de 17 050 $, ce qui constitue le minimum pour son âge. Mais avec ses rentes gouvernementales de retraite, elle n’a pas besoin de toute cette somme pour compléter ses revenus.
Désormais, grâce à la réduction, elle n’aura à retirer que 13 000 $ dans l’année, ce qui est une excellente nouvelle pour elle : Louise pourra laisser davantage d’argent fructifier dans son FERR, tout en subissant moins de pertes et en payant moins d’impôt sur ses retraits.
Retirer le plus tard possible
Il faut se rappeler que dans un marché baissier, si l’on effectue des retraits dans ses placements, c’est un peu comme si on « encaissait » les pertes immédiatement. Par conséquent, Jean-Philippe Vézina conseille fortement à la retraitée d’utiliser ses liquidités afin de reporter ses retraits mensuels du FERR le plus tard possible. Ceux-ci peuvent être effectués jusqu’au 31 décembre 2020.
« Si Louise dispose d’un fonds d’urgence, elle pourrait y puiser des montants pour les mois où le marché est très volatil. De cette façon, si la Bourse remonte d’ici la fin de l’année, l’impact sur ses placements sera moindre », recommande le fiscaliste.
Conseils
- Les experts recommandent autant que possible de rester investi dans les marchés boursiers baissiers. Retirer ses placements équivaut à subir des pertes immédiates.
- Nul ne sait quand la Bourse va reprendre sa vitesse de croisière, mais rappelez-vous que si vous avez retiré vos placements, vous ne pourrez pas bénéficier du rebond qu’elle connaîtra tôt ou tard.
- Avant de prendre des décisions hâtives sous le coup de la panique, consultez un planificateur financier qui vous aidera à mettre en place un plan personnalisé. Pour retrouver la paix de l’esprit, il suffit parfois de revoir simplement votre profil d’investisseur et d’opter pour un profil plus prudent.