Quoi faire de votre remboursement d’impôt cette année?
Emmanuelle Gril – La crise de la COVID-19 pourrait influencer votre décision cette année.
Si vous êtes prévoyant et discipliné sur le plan financier, nul doute que vous songez à investir cette somme dans vos REER, comme vous le faites déjà depuis des années. Au fil du temps, vous vous êtes constitué un bas de laine pour la retraite, tout en payant moins d’impôt. Bravo !
Vous êtes davantage cigale que fourmi ? Votre remboursement disparaissait habituellement dans un voyage ou un nouveau gadget électronique. Ce n’est sans doute pas une utilisation optimale de ce montant, mais après tout, il faut bien se faire plaisir de temps en temps… Or, la COVID-19 a changé la donne et devrait vous inciter à revoir vos habitudes.
Tenir compte de votre réalité
Examinons différents scénarios. Si vous avez perdu votre emploi et avez commencé à vous endetter, rembourser des dettes coûteuses, comme des soldes de cartes de crédit, est une option à considérer. De cette façon, vous économiserez des sommes rondelettes en frais d’intérêt. Ce petit calcul vous fera assurément réfléchir : il vous faudrait 11 ans pour éliminer un solde de 1 000 $ sur une carte à 19,9 % d’intérêt, à raison de paiements minimums de 3 % chaque mois. Au bout du compte, il vous en coûterait 980 $ en intérêt. En vous débarrassant de vos dettes, vous épargnez également de l’argent: d’une pierre deux coups!
Jean-Philippe Vézina, planificateur financier et fiscaliste pour l’équipe de Jean-Maurice Vézina, rappelle également que la Prestation canadienne d’urgence (PCU) est imposable et devra être ajoutée à vos revenus lors de votre prochaine déclaration d’impôt. Conserver une partie de votre remboursement d’impôt en prévision de la facture fiscale de l’an prochain pourrait donc être une utilisation judicieuse. Vérifiez quel est votre taux d’imposition marginal avec votre comptable ou planificateur financier, et mettez ce pourcentage de côté dans un placement temporaire, par exemple dans un compte d’épargne à intérêt élevé.
Autre option si vous pensez retrouver votre emploi d’ici quelques semaines : demandez à votre employeur de prélever davantage de retenues à la source pour compenser ces montants.
Vous pouvez épargner malgré tout, mais souhaitez conserver l’accès à vos liquidités au cas où? Déposez votre remboursement dans un CELI plutôt qu’un REER, car si vous avez besoin d’argent, un retrait dans ce dernier vous coûterait très cher en impôt. Advenant le cas où votre situation financière se stabiliserait d’ici la fin de la prochaine période de cotisation (fin février 2021), vous pourriez toujours le transférer du CELI vers un REER.
En revanche si malgré la crise, vous avez conservé votre emploi et vos revenus, continuer à cotiser à vos REER est une excellente idée pour faire fructifier votre argent. Vous pourriez aussi revoir votre portefeuille de placements afin de profiter de la remontée boursière quand elle se concrétisera. De l’avis de Jean-Philippe Vézina, il est possible de tirer avantage de la baisse des marchés boursiers actuellement, en achetant certains titres au rabais, dans les technos par exemple. En revanche, plusieurs secteurs ont traversé de fortes turbulences, les compagnies aériennes notamment. Quel que soit votre choix, rappelez-vous que votre stratégie d’investissement doit refléter votre profil d’investisseur et votre horizon de placement.
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