Votre déclaration de revenus en retard pourrait vous coûter cher
Vous n’avez pas encore produit votre déclaration de revenus ? Même si vous ne devez pas de sommes au gouvernement, ce retard pourrait vous coûter particulièrement cher cette année…
En raison de la situation exceptionnelle causée par la COVID-19, les deux paliers de gouvernement ont donné une petite marge de manœuvre aux contribuables. Ils avaient en effet jusqu’au 1er juin pour produire leur déclaration de revenus, et jusqu’au 1er septembre pour verser les sommes dues, le cas échéant.
Mais bien des gens ont mal compris ces assouplissements et en ont déduit qu’ils pouvaient attendre jusqu’au 1er septembre pour fournir leur déclaration.
Il faut dire qu’avec la pandémie, de nombreuses cliniques d’impôt ont dû annuler ou reporter leurs activités.
« Nous avons pu en donner seulement une sur les quatre que nous offrons habituellement », constate Lucie Dal Molin, conseillère budgétaire à l’ACEF de l’Est de Montréal.
Or, sans déclaration, pas de prestations ! Allocation pour enfants, allocation famille, crédit pour la TPS et pour solidarité, mais aussi supplément de revenu garanti pourraient s’envoler alors que vous en avez particulièrement besoin.
Dites adieu à vos prestations
COVID ou pas, c’est toujours une très mauvaise idée de ne pas produire sa déclaration de revenus.
« Non seulement tout retard entraîne des pénalités, mais cela vous prive aussi des remboursements auxquels vous avez droit si vous avez payé trop d’impôt pendant l’année, ou trop cotisé aux RRQ, RQAP et assurance-emploi. C’est aussi en faisant sa déclaration que l’on peut fractionner les revenus de pension et récupérer le trop-perçu », rappelle Jean-Philippe Vézina, planificateur financier et fiscaliste pour l’équipe de Jean-Maurice Vézina. Des sommes qui vous aideraient à joindre les deux bouts en cette période de crise.
Mais ce n’est pas tout : c’est également à partir de votre déclaration de revenus que les gouvernements calculent les prestations et divers crédits qui vous seront versés. Habituellement, les ajustements pour les allocations pour enfants et crédits pour TPS et solidarité se font à partir du 1er juillet et sont basés sur les revenus que vous avez gagnés durant l’année fiscale précédente. Compte tenu des circonstances particulières, les gouvernements ont décidé de poursuivre les paiements tels quels jusqu’au 1er septembre, donc basés sur les revenus de 2018, si le contribuable n’a pas produit sa déclaration pour 2019.
Mais attention, à partir du 1er octobre, c’est terminé ! Pire encore, vous pourriez avoir à rembourser les sommes versées depuis le mois de juillet. Même chose en ce qui concerne le supplément de revenu garanti, ce coup de pouce pour les aînés à faible revenu.
Pour produire plus rapidement
Comment rattraper le temps perdu et ne pas payer les pots cassés ? En produisant votre déclaration au plus vite.
« L’Agence du revenu du Canada a fait savoir qu’elle avait beaucoup de retard dans le traitement des déclarations papier. Il est donc préférable d’opter pour les déclarations électroniques », recommande Jean-Philippe Vézina.
Au fédéral, le service IMPÔTNET permet de transmettre votre déclaration électroniquement au moyen d’un logiciel d’impôt homologué. Plusieurs sont proposés, certains sont gratuits et d’autres payants.
Il en va de même au provincial, au moyen d’ImpôtNet Québec.
En vous inscrivant au dépôt direct, vous recevrez les montants qui vous sont dus dans un délai de deux semaines.
CRÉDITS ET PRESTATIONS QUE VOUS POURRIEZ PERDRE :
Fédéral
- Crédit d’impôt pour la TPS
- Allocation canadienne pour enfants
- Allocation canadienne pour les travailleurs
- Supplément de revenu garanti
Provincial
- Crédit d’impôt pour solidarité
- Allocation famille
- Crédit d’impôt pour maintien à domicile des aînés